Septembre 2024 – Séverine Cavaillès

Auriez-vous imaginer que la motivation pouvait être expliquée par une équation ? C’est Yves-Alexandre Thalmann qui propose cette définition de la motivation. Un vrai régal pour les jeunes qui aiment le concret, le tangible.

motivation scolaire
Avant de se lancer dans une action, notre cerveau calcule systématiquement le rapport entre bénéfices et coûts. Vous vous doutez que si les bénéfices ne sont pas très supérieurs aux coûts, nous allons agir à l’économie et éviter de poser cette action.
 
Pour rappel, l’objectif de notre cerveau n’est pas d’avoir de bons résultats à l’école mais de nous maintenir en vie et donc de contrôler nos dépenses d’énergie.
 
Cette équation a pour but de nous faire prendre conscience de ce calcul ainsi que de 2 paramètres supplémentaires qui ont un rôle crucial sur les bénéfices : l’espérance de réussite et le délai d’obtention du résultat.
 
En effet, un jeune qui veut performer en anglais et qui a de mauvais résultats à l’école, aura une espérance de réussite très minime. Ce chiffre va venir impacter celui des bénéfices.
Si en plus, le jeune part d’une moyenne de 2/20 en anglais, il mettra longtemps à atteindre son objectif et devra donc amoindrir encore une fois son bénéfice. Un délai lointain fait chuter la motivation !
 
# Mettre en chiffres
A partir de cette équation, je me suis amusée à proposer à quelques jeunes de mettre leur motivation en chiffre.
Prenons un exemple, d’un jeune qui veut être bon en anglais.
Il va d’abord chiffrer ses BÉNÉFICES
Motivation scolaire : les bénéfices

Ensuite, il va chiffrer ses COÛTS

Motivation scolaire : les coûts
Et enfin, il va évaluer :
1- l’espérance (la confiance qu’il a en sa capacité à réussir) : 7/10 pour l’exemple
2- le délai (pour atteindre son objectif) : ➗1,5 pour l’exemple
(cette évaluation va être différente d’un jeune à l’autre car elle doit tenir compte du degré de patience pour obtenir une gratification)
 
Maintenant, voici l’équation obtenue :
Motivation scolaire équation
Le premier objectif de ce travail est atteint :
On sait si la motivation va tenir ou lâcher. Dans ce cas précis, il est clair que le cerveau ne sera pas notre allié.
 
Le deuxième objectif, c’est de pouvoir proposer au jeune d’enclencher des leviers :
✅ pour augmenter les bénéfices et l’espérance
✅ pour diminuer le délai et les coûts.
 
Donc voyons ensemble comment l’aider à atteindre son objectif d’être bon en anglais.
 
# Augmenter Bénéfices et Espérance
 
Pour les BÉNÉFICES, notre jeune avait noté que ça lui permettrait d’augmenter ses chances pour candidater en international, qu’il ressentirait de la fierté à progresser en anglais et que faire plaisir à ses parents et son prof entrait aussi dans la balance. Il atteignait déjà la note très honorable de 8/10.
Nous avons donc une « petite » marge de manoeuvre.
 
Si je balaie avec lui les différents leviers, il pourrait peut-être ajouter un lien avec ses valeurs. Par exemple, si l’ouverture au monde lui tient à coeur, il pourrait grapiller un petit point.
 
L’ESPÉRANCE était quant à elle, chiffrée à 7/10. Il avait donc plutôt confiance dans le fait de pouvoir y arriver. Pour augmenter un peu ce chiffre, nous pourrions lui proposer de venir alimenter d’au moins 3 faits avérés sa « succes story » 🤩 et de vous les raconter. Vous pouvez vous aussi noter chaque semaine, un fait qui démontre sa capacité de progression et lui en faire le cadeau 😍
 
# Diminuer le délai et les coûts
 
LE DÉLAI était très pénalisant pour l’équation, puisqu’il divisait par 1,5 les bénéfices.
La solution naturelle pour le ramener à 1 (c’est à dire un délai supportable) qui nous vient est de changer d’objectif. Au lieu de viser d’être bon en anglais, il peut déjà viser d’être correct.
Mais attention, ce changement d’objectif nécessite de réévaluer les bénéfices de l’équation 🤷‍♀️
Par exemple pour candidater en international, ce sera peut-être un peu juste…
Il est donc important de refaire le calcul et de voir si ça vaut le coup de toucher à ce paramètre ou non 🤔
Une autre solution est de passer de 30 minutes de travail par jour à 1h ainsi il devrait pouvoir rapprocher le délai. Et là encore, quelques calculs s’imposent puisque 30 minutes lui coûtaient déjà très cher alors à combien évalue-t-il 1h ?
Vous le voyez les délais sont un paramètre pas toujours simple à manipuler. Heureusement, il nous reste les solutions créatives comme les flashcards, l’accueil d’un correspondant étranger, télécharger le Tik Tok américain, etc. qui vont pouvoir accélérer l’apprentissage de l’anglais.
 
LES COÛTS maintenant ! Ils étaient estimés à 13/20. Stratégiquement, on va se concentrer sur les items qui pèsent le plus lourds. Dans le cas de notre jeune, il y avait le fait de perdre une demi-heure de loisirs par jour (18/20) et de devoir se mettre la pression chaque jour (17/20). Il ira voir les autres coûts si les premiers leviers ne suffisent pas.
 
Pour rendre cette perte de temps récréatif plus supportable, nous n’avons pas beaucoup de choix de leviers.
Le plus simple est de l’orienter vers l’auto-récompense🥕 Si tu tiens ton rythme de 30 minutes d’anglais par jour, que pourrais-tu t’offrir ? Une série en anglais ? 🤣
 
Quant au fait de devoir se mettre la pression chaque jour, nous pouvons lui faire prendre conscience que parfois le plus simple pour s’obliger est de se retirer le choix ⛔️ Pour cela, il va associer un coût rédibitoire en cas de procrastination.
Il doit trouver un bâton suffisament « effrayant » pour ôter l’aspect optionnel de son action.
Ce qui est bien avec la punition contrairement à la récompense c’est qu’elle n’a pas besoin d’être appliquée. La menace suffit ⚠️
 
JE VOUS ENTENDS maugréer : « Mais je croyais qu’il ne fallait pas utiliser le baton et la carotte !!!! ». Et vous avez raison ! Ce n’est pas à nous mais bien au jeune de décider d’utiliser ces leviers en toute conscience et en toute autonomie. Il peut en revanche s’appuyer sur nous et nous demander de tenir le baton.
Par exemple, un jeune peut demander à son parent de garder son téléphone toute la journée du lendemain 😱
 
Si vous voulez découvrir toutes les sortes de levier qu’Yves-Alexandre Thalmann propose, je vous invite à lire son livre « MOTIVATIONS » 📚
 
Et si vous n’êtes que peu motivé(e) pour devenir pro de la motivation des autres, je peux aussi m’amuser à manier cette équation avec votre ado. Je consulte à St Maur des Fossés (94) et en visio.
 
Enfin un bon levier de motivation :
✅ c’est la connaissance de soi de ses motivations extrinsèques (la reconnaissance par exemple), de ses motivations intrinsèques (travailler avec ses mains par exemple), de ses ressources (qualités, intelligences multiples…)
✅ c’est se projeter dans l’avenir
Et pour celà, quoi de mieux que trouver une formule orientation pour votre jeune 👇

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